Ce n’est un secret pour personne que les comportements des aristocrates au XVIIIe et au XIXe siècles étaient régis par des codes de bienséance et une étiquette stricte. Ne pas les respecter faisait courir à une lady le risque d’être mise au ban de la haute société. Pour une jeune femme, avoir une bonne réputation était crucial si elle voulait espérer contracter une alliance avantageuse. Alors, quelles étaient ces règles auxquelles une lady digne de ce nom devait se plier ? Plongeons ensemble dans l’Angleterre de Jane Austen pour en découvrir quelques-unes :
Ce qu’on attendait d’une lady au temps de la Régence
– Une femme de bonne famille devait être « accomplie », c’est-à-dire qu’il était de bon ton qu’elle ait des compétences musicales – qu’elle chante ou joue d’un instrument -, qu’elle sache bien danser, pratique l’équitation, et s’adonne à des activités comme la lecture, la couture et les travaux d’aiguille. L’écriture n’était pas considérée comme une occupation acceptable pour une femme : c’est pourquoi Jane Austen ne se targuait pas de son activité d’écrivain et publia ses premiers textes sous pseudonyme.
– L’instruction formelle et académique n’était pas jugée importante pour les femmes. La plupart des jeunes filles recevaient une éducation à la maison qui se résumait à leur faire acquérir les compétences d’une bonne épouse.
– Une lady n’était pas censée travailler. Étant dans l’incapacité de gagner de l’argent par leurs propres moyens, les demoiselles n’avaient pour seul recours que de conclure un beau mariage, une alliance qui les mettrait ainsi que leur famille à l’abri du besoin. Une femme célibataire devait compter sur la charité de ses proches de sexe masculin pour survivre. Tous les biens dont une femme mariée héritait devenaient la propriété de son époux.
– On le voit dans les deux premières saisons de la série Bridgerton : une femme ayant un semblant de vie sexuelle ou se livrant à un vague baiser avec un homme était considérée comme perdue de réputation et de ce fait inéligible au mariage, voire à des métiers comme maîtresse d’école ou gouvernante d’enfants.
– Il était défendu de soulever sa robe au-dessus du genou (shocking !). Une lady porte des gants à tout moment, et ceux-ci ne peuvent être retirés qu’à la table du dîner.
– Une lady savait être discrète : pas de débats, pas de polémique. Crier, siffler, faire du bruit n’était ni toléré, ni perçu comme féminin. Une trop grande familiarité en société était à éviter, en particulier vis-à-vis de personnes d’un statut social supérieur.
– Elle pouvait exprimer sa gaieté et sa joie par un sourire mais pas rire bruyamment.
Les bals au sein de l’aristocratie
– La danse était l’un des rares événements sociaux durant lesquels une femme pouvait s’entretenir en privé avec un homme. C’est pourquoi les bals avaient une telle importance pour les jeunes filles à marier.
– Il est impoli pour une femme d’aborder un homme de son propre chef. Elle devait attendre de lui être officiellement présentée pour s’adresser à lui.
– Il est inhabituel pour une femme de décliner l’invitation à danser d’un gentleman.
– Une lady ne doit pas accorder plus de deux danses au même partenaire.
– Un homme est censé danser s’il y a dans la salle des femmes n’ayant pas de cavalier.
Visites, voyages et déplacements
– Une lady ne doit jamais rendre visite à un homme seule, sans chaperon.
– Une jeune femme de moins de 30 ans n’a pas le droit de se déplacer sans accompagnant(e), sauf pour se rendre à l’église tôt le matin.
– Les voyages étaient coûteux et impliquaient de longs préparatifs. En conséquence, il n’était pas rare que les visiteurs demeurent chez leur hôte jusqu’à 6 ou 8 semaines.
On le voit, il n’était pas aisé d’être une lady sous l’Ancien Régime ! L’indépendance et la liberté ne faisaient pas partie du vocabulaire d’une demoiselle de qualité.
Dans ma romance Régence Black Lady, toute la difficulté pour l’héroïne Dido Belle, une jeune femme pourtant accomplie, était de trouver sa place dans la bonne société londonienne malgré sa couleur de peau noire qui aurait dû l’en exclure d’emblée…